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master2010
9 novembre 2010

renforcement linguistique

Renforcement linguistique :

Description, organisation et développement du programme de formation

C’est en 1998 qu’est né le programme de renforcement linguistique en première année de licence, suite à la mission de M. Richard Dudat de l’UFR des sciences du langage de Nancy 2. Les résultats du test d’évaluation de compréhension orale prouvaient que seulement 15% des étudiants de première année étaient susceptibles d’assister à un cours magistral et d’en tirer profit. Un dispositif assez important a été prévu et mis en place en collaboration avec le service culturel de l’ambassade de France et le centre de documentation pédagogique de Damas. Celui-ci donnait la priorité aux apprenants débutants, faux débutants et élémentaires, représentant environ 60 à 70% des effectifs.

On avait envisagé, en 1998, 20 groupes en excluant les étudiants d’un niveau avancé et fin intermédiaire. Un nombre d’heures d’enseignement en FLE avait été déterminé : 15 heures par semaine. Les services culturels français ont assuré au département qu’une aide serait apportée sur le plan logistique, et que trois enseignants français seraient mis à disposition pour une période de deux années, afin d’aider à la mise en place et au suivi du programme de formation en FLE. Les enseignants syriens qui souhaitaient prendre en charge ce type de cours ont bénéficié d’un stage de formation en didactique du FLE en France. Le département s’engageait à mettre à la disposition de ces classes de langue 5 salles, et ce pendant toute la durée de la formation (2 semestres). La méthode Tempo, centrée sur l’approche communicative, a été choisie par un comité d’enseignants. De même, a été décidé qu’un test de placement serait mis en place dès la rentrée 1998-1999, évaluant les 4 compétences des étudiants (CO-CE-EO-EE), et permettant de les répartir dans des groupes plus homogènes. Les cours de FLE ont été placés au sein des modules de grammaire et d’expression écrite de 1998 à 2001 (les 4 compétences étaient traitées dans ces modules). C’est à la rentrée 2001-2002 que le programme a pris une autre dimension avec la création effective du module compréhension orale-expression orale (4 heures) ; le module compréhension écrite-expression écrite fonctionnait déjà depuis 1998.

A l’heure actuelle, nous comptons 12 groupes d’étudiants en première année, répartis en 4 niveaux : débutants (6 groupes), faux débutants (2 groupes), intermédiaires (2 groupes) et avancés (2 groupes). Le nombre d’étudiants varie entre 25 dans les groupes avancés et 75 dans les groupes les plus faibles. Outre les deux modules de FLE, 3 autres modules existent : grammaire (6 heures), étude de texte (4 heures), et traduction (4 heures). Nous décomptons environ 600 étudiants présents et assidus lors de la formation. Deux sessions d’examens ont lieu, en janvier et en juin, sanctionnant le travail de l’année, sachant qu’une session de rattrapage est organisée pour les deux semestres. Le contrôle continu prend en compte le travail réalisé en travaux pratiques à raison de 20% de la note finale. Les 80% restants concernent l’examen final correspondant aux cours magistraux. Soulignons enfin le manque de salles et de professeurs, ce qui explique en partie un effectif important par groupe.

but et résultats du programme de renforcement linguistique

L’objectif de la formation consiste à rendre les étudiants capables de suivre leur cursus universitaire de Lettres. La formation doit donc améliorer les capacités des étudiants en compréhension orale et écrite, afin qu’ils puissent suivre les cours magistraux sans trop de difficultés. C’est la raison pour laquelle ce sont les compétences privilégiées, notamment lors du premier semestre. Les résultats du programme sont encourageants, mais ils n’ont pas encore atteint le niveau souhaité. Les tests de compréhension orale en fin de formation montrent que plus de 60% des apprenants sont désormais capables de suivre un cours théorique et d’en tirer tout le bénéfice. Toutefois les résultats sont bien moins encourageants dans les modules de production. A l’oral, il semble que l’approche communicative sécurise l’apprenant ; il prend d’ailleurs plus aisément la parole. L’écrit, quant à lui, reste relativement médiocre, dans la mesure où les professeurs enseignent cette matière de façon trop traditionnelle. Les objectifs, qui plus est, restent flous, mal déterminés, ce qui aurait tendance à perturber l’étudiant, qui ignore dans quel sens orienter ses efforts. Les résultats en production écrite sont de l’ordre de 30% de réussite, ce qui reste très en dessous du seuil limite qui est de 50% de réussite normalement. Néanmoins, la formation en FLE met en confiance l’apprenant, le motive également. On doit par conséquent prendre en compte les résultats indirects, au niveau cognitif et social. Si les résultats ne sont pas encore à la mesure de ce qui avait été prévu, les écarts se sont néanmoins réduits et il est évident qu’en prenant en compte les recommandations formulées en fin de rapport, ils ne pourront que s’améliorer.

Les acteurs du programme de formation

    Le chef de département

La mise en place du programme de renforcement linguistique en première année a été suivie par Mansour Al Deifi, chef de département en 1998 ; M. Qassem Al Maqdad, puis M. Joseph Matta (actuel chef de département) ont pris le relais à leur tour. Le chef de département se trouve directement impliqué dans le dispositif de formation puisqu’il est décisionnaire. Il gère une équipe de 35 professeurs travaillant au département et d’une dizaine d’enseignants de français des autres facultés. Il est en relation avec les services culturels français, travaille plus directement en collaboration avec l’attaché de coopération universitaire et le lecteur-conseiller pédagogique de la faculté des Lettres. Les décisions finales lui reviennent, notamment dans le cas précis des améliorations proposées en fin de rapport.

  Les responsables de modules et les formateurs

Les responsables de modules sont en fait les professeurs qui sont en charge des cours magistraux. Certains modules, notamment celui de grammaire ou d’expression écrite peuvent être placés sous la responsabilité de deux enseignants, qui se partagent les objectifs pédagogiques dans un même semestre. En tant que responsable de la matière, ce sont eux qui déterminent les objectifs, les contenus d’enseignement et conçoivent les évaluations finales. Les formateurs sont chargés des travaux pratiques et sont censés suivre les objectifs déterminés dans les cours magistraux. La plupart des responsables et des enseignants ont suivi un stage de formation en France, concernant le FLE. Ils ont généralement affectés aux mêmes modules d’année en année, et deviennent progressivement spécialistes. La totalité des responsables et formateurs ont obtenu un doctorat en France, mais aucun ne s’est encore spécialisé dans la didactique du FLE.

    Le public concerné : les formés

Le public concerné par la formation est constitué d’étudiants de première année, diplômés du baccalauréat syrien, et désirant suivre une licence de Lettres françaises au département. Il est important de signaler qu’aucune sélection n’est malheureusement réalisée dans ce département. Dans la mesure où les meilleurs bacheliers se dirigent vers les départements de médecine, de sciences, de droit, la faculté des Lettres hérite des étudiants ayant obtenu les notes les plus moyennes au baccalauréat. Il semble qu’on impose au département de français toute personne désirant s’inscrire, ce qui place nécessairement l’établissement devant un problème d’hétérogénéité (niveau, motivation…). Une estimation a montré que seulement 20% des étudiants de première année se sont inscrits au département de français par réel choix. C’est aussi pourquoi il est particulièrement complexe de motiver 80% d’étudiants plus ou moins contraints de suivre une formation qui ne correspond pas à leurs envies. Le département de français accueille des étudiants de tous les milieux socioculturels. Ceux qui vivent dans un contexte privilégié complètent leur formation linguistique dans les centres de langue (CCF, CLF, ILFA…), ce qui contribue aussi au déséquilibre des niveaux au premier semestre. Nous avons constaté que seuls 15% des apprenants pouvaient être considérés d’un niveau avancé, 15% d’un niveau intermédiaire, 15% d’un niveau faux débutant, et les 55% restants débutent complètement l’apprentissage du français au premier semestre. Les chiffres sont éloquents et soulignent combien la formation en FLE s’avère primordiale.

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